Le Scrum Day France 2015 a eu lieu les 2 et 3 avril derniers et cette année encore, j’ai particulièrement apprécié d’y participer. J’avoue que c’est surement les rencontres et discussions qui ont lieu tout au long de ces 2 jours qui m’intéressent particulièrement et que je ne fais pas trop attention au programme, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas attrayant.
Les Keynotes
Cette année, les keynotes speakers m’intéressaient particulièrement.
Je connaissais Dave Snowden pour avoir jouer au Lego Cynefin, le modèle de complexité développé par Dave, et j’ai été particulièrement emballé par la session, voici quelques phrases qui m’ont impactées :
- Dans un système complexe nous maîtrisons la direction pas le point d’arrivée
- Le savoir ne réside pas dans l’écrit, il est dans l’humain
- Le SixSigma est au Lean ce que SharePoint est à la gestion de la connaissance et ce que SAFe est à agile
- Dans un contexte incertain, la théorie est meilleure amie que les techniques du passé
- Nous faisons une analyse partielle d’une situation nouvelle et nous l’associons à des patterns connus de notre passé
- Agile est une réponse simple à un système complexe … ne laisser pas le vieux manufacturing mettre la main dessus !
Je connais Mary Poppendieck depuis 10ans. A l’époque je travaillais chez Yahoo et j’avais eu la chance de passer 1 semaine avec elle et Tom, son mari qui ne la quitte jamais. La session de Mary a renforcé quelques certitudes que j’avais établi il y a maintenant 10 ans, et comme j’ai également eu la chance de discuter 45 minutes avec elle en tête à tête, je peux vraiment dire que ce Scrum Day est réussi pour moi. Voici quelques éléments de la présentation de Mary :
- Nous devrions tous être responsables de délivrer de la valeur pour l’utilisateur
- Chaque fois que j’entends l’utilisation du terme « Le Business », je me dis que tout le monde n’est pas responsable de délivrer de la valeur
- Au maximum, un clan contient 100 à 150 personnes
- Ne créez pas de branches, le code doit toujours être « Production Ready »
- Agile correspond à une approche « It Mindset » alors qu’il faut avoir du « Product Mindset »
- Scrum manque de la notion de leader technique
- Le futur sera technique
Les sessions
Voici les sessions auxquelles j’ai participé :
- Bruno Sbille : Le Feedback, un outil redoutable pour nourrir la cohésion d’équipe.
- J’ai bien aimé cet atelier animé par un ami, il fait réfléchir sur certains fondamentaux de mon activité, c’est à dire ma capacité à donner et recevoir du feedback. Dommage que je n’ai pas pu rester jusqu’à la fin (j’avais ma session)
- Ma session : L’art du maniement des exigences agiles
- Vous trouverez les slides au tout début du post
- Nathaniel Richand et Hing Chan : Dérapage contrôlé en toute agilité
- Peu de monde pour ce retour d’expérience que j’ai bien apprécié. Il n’est pas si facile de mettre en place un modèle qui ressemble à celui de Spotify dans la vraie vie
Bon ensuite vous savez ce que c’est, il y a plein d’autres sessions intéressantes … et finalement je préfère discuter le bout de gras avec les personnes croisées au hasard de cet évènement.
Les surprises
Quelques surprises cette année, et en particulier le fait de se retrouver le jeudi soir à boire un verre ensemble, de démarrer à 8, puis à 15 avec l’arrivée entre autres d’Olaf et Michael, puis à 20, voir 25, lors de l’arrivée de Mary et Tom et d’autres. A ce moment il n’y avait pas suffisamment de place pour s’asseoir alors j’ai laissé mon fauteuil à Tom et je me suis assis par terre au milieu avec Fabrice et Greg.
En regardant autour de moi tous ces brillants agilistes que j’aime beaucoup, pas seulement les speakers, car il y avait également Xavier, Alexis, Thierry, Christophe, Pablo, Vincent … et j’en oublie certainement …, et le fait d’être simplement assis par terre au milieu d’eux, j’ai alors dit à Fabrice avec qui je partageais un whisky spécialement apporté de Grenoble : « Là, vraiment, je biche 🙂 »
Bonjour Alexandre,
Intéressant feedback.
Une question (au moins), concernant tes échanges avec Mary Poppendieck (je n’ai pas vu sa présentation).
Propose-t-elle des pistes ou des axes d’amélioration pour régler notamment un point qui m’interpelle: « Scrum manque de leader technique »?
Pourrais-tu, détailler ses idées (dans un autre billet) ou nous orienter vers des lectures?
Merci d’avance,
Pierre.
Bonjour Pierre
Pour moi cela fait écho à la notion de « Chief Architect » préconisé dans le Lean Software Development (qui est à la fois Product Owner et Technical Leader) et également au fait que les produits sont et seront de plus en plus digitaux et qu’il va devenir difficile de créer un nouveau business qui ne s’appuie pas sur du numérique.
D’après Mary, il est nécessaire d’avoir dans une équipe au moins une personne qui maîtrise parfaitement la technologie et qui peut donner la bonne direction technique au produit, ce qui n’entre généralement ni dans les compétences du Product Owner, ni dans celles du Scrum Master et qui n’est pas explicite au sein de l’équipe technique Scrum.
Pas de lecture à te recommander actuellement, il faudra attendre la prochaine parution de Mary 🙂
Alex
Merci pour ta réponse.
La description de ce rôle ressemble au rôle de « Program Manager », décrit par Microsoft (cf. http://www.microsoft.com/en-in/msidc/career/programmanager.aspx).
Je me trompe?
Nous avions tenté au début du projet (que tu connais) d’ajouter ce rôle aux PO et SM. Hélas, ce fut compliqué pour moi d’avoir la double casquette…
A discuter de vive voix.
Sur le leader technique dans Scrum, j’avais essayé de donner quelques pistes dans un ancien billet : http://agilitateur.azeau.com/post/2012/09/28/S-il-y-a-un-product-owner%2C-il-peut-y-avoir-un-design-owner
Alexandre,
Aurais-tu par hasard demandé à Mary Poppendieck son point de vue sur « le code et la vision » ? cf http://www.agilex.fr/2014/11/le-code-et-la-vision/