Travailler moins pour produire plus

Depuis déjà longtemps je recommande aux managers qui veulent améliorer leur productivité de ne pas charger leurs équipes à 100% et de ne pas les obliger à travailler plus longtemps.

A première vue, c’est contradictoire. En effet, comment produire plus en planifiant moins de tâches à réaliser et en travaillant moins d’heures.

Mais en fait, ca marche. C’est mon retour d’expérience personnel pour l’avoir mis en pratique sur des projets dont j’étais le chef de projet (cycle en V).

J’ai trouvé une explication rationnelle de ce phénomène dans le Lean Software Development qui explique, entre autre, que la meilleure productivité est atteinte lorsque l’on fait 1 seule tâche à la fois (passer d’une tâche à une autre génère un gâchis de 45 minutes ==> 3 tâches par jour = 2 heures de productivité nulle = 30% du temps de travail non productif). Le principe du ‘Pull’ plutôt que le ‘Push’ contribue également fortement à ce résultat.

Scrum implémente ces principes par structure puisque les efforts de l’équipe sont focalisés sur un seul objectif à la fois qui est la tâche de plus haute priorité et que le ‘pull’ est de rigueur lors du sprint planning meeting.

Il est donc rassurant de voir des mesures qui viennent confirmer ce que je recommande depuis plusieurs années. Le graphique qui illustre cet article est basé sur des mesures réelles chez OpenView Venture Partners et montre clairement que les équipes Scrum atteignent leur maximum de productivité autour de 35 heures (rappelez moi la durée légale du travail en France ?) et que même en travaillant 60 heures par semaine, les équipes en Waterfall n’atteignent que 50% de cette productivité.

Hyperproductivité avec Scrum

Superbe post sur le blog de Jeff Sutherland (en anglais) avec la description précise de la méthode utilisée par Scott Downey chez MySpace, pour mettre en place Scrum dans ses équipes.

Scott (Agile Coach) propose une méthode en 7 points pour passer à Scrum

  1. Toutes les personnes de l’équipe doivent être formées par Scott à Scrum avant le premier sprint
  2. La durée de chaque sprint est d’une semaine (*)
  3. La définition du done est prédéfinie par Scott (User Story terminée + Code terminé + Pas de défauts connus + Approuvé par le Product Owner + Prêt pour mise en production)
  4. Toutes les estimations sont faites en « story points »
  5. Un « radiator » physique est utilisé et les tâches sont représentées par des Post-It
  6. Toutes les cérémonies (Démo, Rétro, Revue PB, Estimation, Engagement du Sprint) sont regroupées en 1 seule réunion de 4 heures par semaine maximum
  7. Le multi tâche est INTERDIT, le travail doit se faire dans l’ordre des priorités

Aucune dérogation n’est autorisée et l’équipe doit se plier à ces règles (qui sont donc parfois imposées) tant que l’équipe n’a pas prouvée sa maturité en remplissant les 3 critères suivants

  1. L’équipe est Hyper Productive (>240% des objectifs initiaux)
  2. L’équipe a réalisé avec succès 3 sprints consécutifs
  3. L’équipe a identifié une bonne raison business pour changer une des 7 règles précédentes

Je viens de finir la lecture complète … et je suis totalement bluffé !

(*) A un développeur qui dit « mais en 1 semaine, je n’ai le temps de rien faire« , Scott répond simplement « alors une simple règle mathématique me conduit à penser que tu produiras 4 rien en 4 semaines«