L’amélioration avec un Speed Boat

Mercredi dernier, les équipes MOA et MOE d’un projet étaient réunies à Paris pour une journée consacrée à la réflexion et l’amélioration.

A l’ordre du jour 2 sujets :

  • Bilan de 8 mois de pratique de l’agilité sur un sous ensemble du projet (l’autre partie est en Waterfall)
  • Evaluation du passage du projet en mode Full Agile

Pour le 2ème sujet, j’avais choisi de lancer la réflexion sous forme de « Speed Boat » (un des 12 innovation games®) car cette approche me semblait pertinente pour identifier les écueils potentiels et les freins au passage en Full Agile.

Voici le résultat de la réflexion (les textes ont été masqués pour raison de confidentialité)

Speed Boat 2

La réflexion a conduit à identifier plusieurs éléments :

  • Des freins (les ancres ou les éléments qui retiennent le bateau)
  • Les bénéfices attendus dans le port d’arrivée
  • Les moteurs qui vont contribuer à la mise en place du changement
  • Les iles … dont le statut est ambigu (freins ou moteurs ?)

Bien entendu, cet exercice n’a été que le commencement de la réflexion et ensuite nous avons commencé à traiter les écueils, un par un, en commençant par  les plus importants (et même une des iles qui nous posait vraiment quelques questions délicates). Et cette réflexion n’est pas encore terminée à ce jour.

Sinon, un petit plaisir personnel, voir le coach (moi) matérialisé sur le bateau comme un élément moteur du projet, si, si, ce sont les clients qui le disent 🙂

Théorie des contraintes (bis)

Il faut rendre à César ce qui est à César et donc à Pascal Van Cauwenberghe et Portia Tung ce qui leur est dû (ce sont 2 personnes vraiment très sympathiques que j’ai eu l’occasion de rencontrer à Toronto lors de leur session de présentation des « 9 cases »)

Ce sont eux les auteurs de ce jeu qui est sous licence Creative Common à l’adresse suivante: http://agilecoach.net/Materials.html

La seule chose que j’ai développé est un jeu de slides en Français reprenant les différents points de la théorie des contraintes et décrivant le déroulement du jeu (je mettrais ces slides sur le site du CARA dès que possible).

Théorie des Contraintes

J’ai animé en interne 2 sessions du jeu « Au secours mon processus m’étrangle » pour permettre au participants de mieux connaitre la théorie des contraintes. Ces sessions de 2 heures ont été très dynamiques et j’ai pris un réel plaisir à voir les 7 acteurs discuter et argumenter pour trouver la meilleure organisation pour produire le plus de bateaux et de chapeaux en papier en 5 minutes. Les feedbacks sont globalement très positifs, je retiens donc cette session à mon « catalogue » auquel je vais tenter d’ajouter d’autres jeux agiles dans le futur.

En résumé, la théorie des contraintes c’est:

  • La définition et la partage d’objectifs communs à l’équipe. A mettre noir sur blanc et à afficher près de l’équipe.
  • L’identification du goulot du système (personne ou activité qui limite le flux de sortie). Il existe un goulot dans tous les systèmes et un seul goulot limite le flux de sortie. Le goulot est identifiable car il travaille tout le temps, il y a du stock en amont du goulot et le travail est irrégulier en aval.
  • L’exploitation du goulot. Actions d’amélioration gratuites comme par exemple retirer du goulot toutes les tâches qui ne produisent pas directement de valeur ajoutée pour l’utilisateur final.
  • La subordination au goulot. Actions d’amélioration gratuites comme par exemple s’assurer que ce qui entre dans le goulot est d’une qualité parfaite ou que rien ne viendra dégrader ce que le goulot a produit, donc éviter que le goulot ne travaille pour rien.
  • L’élévation du goulot. Actions d’améliorations payantes comme par exemple rajouter une ressource, payer une formation ou acheter un outil.

Sachant cela il est vraiment dommage que la plupart des entreprises ne pensent qu’à l’élévation, que ce soit pour augmenter la production (quel manager n’a pas dit: « je n’ai pas assez de ressources », sans chercher à améliorer le système) ou pour réduire les coût (plan de licenciement).

Ces sociétés devraient mieux connaitre la théorie des contraintes pour commencer par mettre en place de l’exploitation et de la subordination ce qui leur permettrait d’améliorer leur système (le flux de sortie) par des actions peu ou pas onéreuse.