Agile2009 : Jour 4

Il pleut toujours sur Chicago et le choix des sessions s’annonce difficile car aujourd’hui la qualité est particulièrement au rendez-vous.

  • « Blitz Planning » : « Vous reprendrez bien un peu d’Alistair ? » … « Mais avec un grand plaisir ». Donc direction la salle du Blitz Planning, et malheureusement, je n’étais pas le seul ! Alistair avait prévu 10 jeux de fiches cartonnées, mais il en fallait 26 tellement le public était nombreux (8 par tables). Compte tenu du format court de 1h30 et des 2 exercices qu’Alistair voulait nous voir réaliser, la sessions a été particulièremet chaotique et malheureusement la plupart des questions que nous avions sont restées sans réponse du fait du manque de disponibilité de l’orateur qui devait se déplacer sur les 26 tables !! Au final ja vais chercher à en savoir plus sur cet exercice du Blitz planning qui me semble très intéressant et facilement implémentable à mes formation Scrum.
  • « Metrics in an Agile World » : Après ma déception du 2ème jour, j’ai de nouveau choisi une session sur les métriques car le résumé indiquait que les orateurs allaient partager avec nous un framework pour évaluer les métriques. La session était intéressante, et amusante car le duo Rob Myers/James Shore fonctionne à merveille, mais incomplète. J’ai aimé la narration des travaux de recherche sur les leviers de motivation des individus (R.D. Austin : « Measuring & Managing Performance in Organization »), et en particulier une de leur conclusion qui est que les personnes qui sont récompensées pour quelque chose sont celles qui se désintéressent le plus vite de cette activité (toute ressemblance avec le système de rémunération individuel est tout à fait fortuit). Une autre conclusion était que tout ce qui est récompensé et réalisé. Plus globalement, la discussion a également repris le principe de l’analyse du comportement vis-à-vis de la métrique et de savoir si la métrique engendre un comportement positif (« Meaningfull ») ou négatif (‘Meaningless »). J’ai découvert le Spag comme unité de dette technique … intéressant. Et en conclusion James nous a présenté le framework, qui est très simple, mais pas la façon dont on peut s’en servir ? étonnant non ??
  • « Prioritizing for Profit » : La priorisation du Product Backlog est un des sujets qui m’intéresse le plus en ce moment et j’attendais de cette session de 3 heures beaucoup de réponses. Enfin surtout des réponses « plus applicables » que celles préconisées par Mike Cohn qui sont parfois un peu trop dans la théorie. Satifaction complète à l’issue de la session … mais épuisement intellectuel car nous avons du ingurgité en 180 minutes une formation de 2 jours, Gloup ! De plus aucun exercice ne permettait de décompresser (Pomodoro  à l’aide) tout en assimilant les concept. La répartition des métriques d’aide à la décision en 3 catégories (Stakeholder Alignment, Strategic Alignment, Cost generation) me semble tout à fait pertinent. La décomposition de la roadmap par domaine (Market, Featuers/Benefits, Market rythm et TAarchitecture) est plus compliqué à assimiler. Donc au final, à part le fait que le Dieu Dollar était trop mis en avant à mon goût, le reste de la présentation valait vraiment le coup et je repars avec de la matière pertinente pour enrichir mon cours  « Agile Product Management ».
  • « The Dawning of the Age of Experience » : Je ne connaissais pas Jared Spool mais c’est un super show-man ! La keynote de fermeture était absolument géniale, très riche en information, conduite sur un rythme effréné et mortelle sur l’apect humoristique (le métier de « Chicken Sexing » a été une vrai découverte pour moi et m’a fait pleurer de rire). Microsoft s’en est pris plein la figure pour ne pas utiliser correctement les données récoltées sur l’expérience de ses utilisateurs. Apple et Netflix était au tableau d’honneur sur cet aspect et également pour leur vision avec comme support la vidéo faite par Apple en 1987 … c’est à dire il y a 22 ans lorsque le PC portable pesait 8 kilos pour un écran de 5 cm …. quelle vision du futur !!  En conclusion, Jared a démontré que l’amélioration de la « User Experience » reposait essentiellement sur les principes agiles (feedback, livraisons fréquentes, Multi-disciplinarité des personnes …), et il était très convaincant.

La conférence est maintenant presque terminée car seules quelques sessions dans l’Open Jam sont encore prévues ce matin (dont une discussion sur la contractualisation agile qui m’intéresse), mais comme je me suis couché à 2h30 après 2 parties de poker ou j’ai ratissé les canadiens des quelques dollars qu’ils avaient encore en poche, je ne suis pas certain d’être très actif demain.

Agile2009 : Jour 3

Aujourd’hui … Il pleut sur Chicago … mais les sous-sols sont secs 🙂

  • « Stepping Up and Stepping Back » : Très intéressante présentation faite par Pollyanna Pixton (dont on m’a chaudement recommandé le livre : « Accelerating Business Agility ») sur le comportement d’un manager efficace. Il sait faire confiance à l’équipe et se retirer (Step Up) du périmètre pour laisser l’équipe prendre « l’ownership » de la situation. Confiance ne veut pas dire laxisme et en cas de rupture de la confiance, l’équipe ou un individu, qui n’a pas remonté de red flags et qui ne délivre pas ce qu’il s’est engagé à livrer, doit absolument être sanctionner très vite ! Le manager sait également identifier le moment où l’équipe franchit les frontières et sort du « Leadership Cube » (outil/méthode proposée par Polyanna) pour intervenir (Step Back) et faciliter la résolution de problème. Donc en résumé, tout est basé sur la confiance, de plus la confiance … c’est GRATUIT … en ces temps de crise ou les managers cherchent des solutions pour réduire les coûts … c’est idéal.
  • « Applying Systems Thinking for Organization Change » : Dans un premier temps j’ai été plutôt dérouté par cette présentation qui est basée sur la narration d’histoires et sur des jeux pour permettre aux participants d’appréhender certains archétypes qui mène à l’échec et qui révèlent que l’approche systémique est absente de l’organisation. Je m’attendais à avoir des outils concrêts pour aider des organisations à passer à l’approche systémique et ce n’était pas le cas. Mais au final, je suis très content d’avoir participé à cette double session (180 mn) car cela m’a demandé beaucoup d’implication personnelle et m’a fait également beaucoup réfléchir … dans le bon sens du terme.

La soirée était très sympa car « nous sommes allez souper avec une gang de francophones » à l’initiative de Pyxis (Canadiens essentiellement et quelques rares Fançais de la conférence) puis certains d’entre nous ont fini la soirée par un Poker Texs Holden (Photo dispo ici).

Agile2009 : Jour 2

Toujours aussi beau sur Chicago … et toujours de la lumière artificielle dans les salles de conférence 🙂

  • « I Come to Bury Agile, Not to Praise It » par Alistair Cockburn. Le sujet n’était pas de dire que Agile est mort et qu’il faut l’enterrer mais plutôt de dire que le monde du logiciel ne se réduit pas à Agile et qu’il faut continuer à regarder ce qu’il y a autour. Alistair nous a parler des 3 piliers du développement logiciel : « Cooperative games » + « Craft » + « Lean ». Les jeux ont des notions de « positions », de « moves » et de « strategies » que l’on retrouve dans le développement de logiciel. L’artisanat est surtout présenté par le « Shu-ha-ri » et la nécessité d’apprendre par la pratique puis, la maturité et l’expertise venant, d’adapter les pratiques à son contexte particulier (pas mal de jeux de mots d’Alistair entre « shu » et « shoe »). Le lean est présenté sur l’aspect Flux et Bottleneck. Et en conclusion une comparaison qui fait réfléchir entre une approche pilotée par la « Business Value » (Scrum) et par « Knowledge Acquisition » (gestion des risques et facilitation des prises de décision).
  • La technique Pomodoro : Le fil de discussion récent sur une mailing liste agile m’avait intrigué alors j’ai sélectionné cette présentation parmi toutes celles intéressantes de ce matin, enfin être agile c’est faire des choix et définir des priorités, donc j’ai choisi Pomodoro … et je ne l’ai pas regretté. La présentation a été dynamique et bien rythmée, et j’ai découvert que la méthode Pomodoro ne se réduit pas à faire des sessions de 25 minutes de travail intensif alterné avec des périodes de « repos du cerveau », mais contient également une stratégie de gestion des interruptions (internes et externes) et surtout des mécanismes importants de visualisation et de reporting. A titre personnel, j’ai l’impression que je fais régulièrement du Pomodoro-Like en me concentrant sur une seule tâche à la fois, enfin sans l’aspect reporting et le timeboxing, et je me demande s’il est réellement possible de maintenir un pomodoro journalier sur des périodes longues … ce que recommande le formateur.
  • First, Kill All the Metrics : L’approche proposée est assez intéressante puisqu’il s’agit de regarder les métriques sous un nouvel angle, celui du comportement. Pour chaque métrique il est intéressant de se poser les 3 questions suivantes : En quoi cette métrique génère un comportement positif ? En quoi elle génère un comportement négatif ? Quel type de comportement permet de controurner la métrique ? Les orateurs ont également insisté sur le fait que le comportement (« behaviour ») est émergent et changeant, donc ce qui est vrai à un instant ne l’est plus quelques mois après … et donc il faut être prêt à changer de métrique. Pour ce qui est du déroulement de la session, j’ai trouvé que les orateurs n’avait pas grand chose à dire de plus alors pour meubler les 90 minutes ils ont surtout fait parler l’assistance. Sans micro et en anglais, c’est un exercice très difficile et je n’ai pas compris la majorité des discussions … dont je me suis ennuyé ferme !
  • The Lean Lego Game : Après m’être ennuyé, j’avais envie de détente (c’est le principe du Pomodoro non ?) alors j’ai décidé de construire des maisons en légo suivant les principes Lean. Je n’ai pas vraiment appris grand chose sur le Pull vs Push, le Cell Work, la recherche des gaspillages et autres principes Lean … mais je me suis vraiment bien amusé. Donc : Objectif Atteint 🙂

A demain

Agile2009 : Jour 1

Très belle journée sur Chicago … et dans les sous-sols (là où se tient la conférence) c’était pas mal non plus.

  • La validation agile se fait de façon continue et collaborative : Premiers travaux de recherche sur la façon dont la validation d’un produit est réalisée en mode agile. Les résultats ne sont pas une réelle surprise pour moi car j’avais déjà assimilé les notions de continuité et de collaboration. Les implications sont pour les pratiquants agile de penser très tôt aux tests et encourager les échanges oraux pour définir les meilleurs tests (ATDD, BDD …) et pour les chercheurs d’étendre la définition de ce qu’est la validation d’un produit. En clair d’obtenir la satisfaction des besoins utilisateurs même si les exigences ne sont pas totalement écrites. Donc en conclusion, et c’est une bonne chose, se rendre compte que la validation telle que défini actuellement n’est pas compatible avec l’approche agile.
  • Le flux est orthogonal à la planification : Très bonne présentation de Mary Poppendieck qui se sert de l’exemple de la construction de l’Empire State Building en 8 mois pour argumenter la supériorité de l’approche par le flux et la gestion des contraintes plutôt que par la planification et par l’architecture. Pour plus de détails, je vous invite à lire l’article que Portia Tung vient juste de publier. Auquel je rajouterais la comparaison faite entre l’approche Itérative et le Kanban (Engagement+Livraison vs Engagement parfois irréalisable / Engagement de l’équipe au complet vs Intervention plus aisée des experts / Taille des batchs basé sur la durée vs Taille des batchs basé sur la taille des fonctionnalités / Cadence = Timebox vs Cadence = Release Cycle / Capacité de production = Vélocité vs Capacité de production = « Troughput »). De surcroît le Kanban proposé par Marie (le libellé des colonnes) me semble vraiment intéressant pour obtenir un « ready-ready » (prêt à être implémenté) et un « done-done » (prêt à être livré).
  • Qu’est ce donc qu’un chef de projet agile ? : J’ai eu tout faux avec cette session car je n’ai absolument rien appris ! A part de fait de faire de la publicité pour la communauté agile du PMI animée par Jesse Fewell (qui était l’orateur), de bombarder quelques slides basiques regroupant les activités de Scrum Master et de Coach agile sous l’étiquette « Agile Project Manager » et de demander à chaque table de faire un brainstorming sur ce qu’est un « Agile Project Manager » … RIEN DE RIEN – SESSION ABSOLUMENT INUTILE … mais certains participants de ma table ont bien aimé … comme quoi 🙂
  • Considérer le changement comme un champ de bataille : Superbe présentation faite par George et Giora de BigVisible sur l’utilisation d’une approche guerrière pour modéliser les résistances au changement dans l’entreprise. L’idée est de créer un carte (champ de bataille) de l’ensemble des acteurs qui influence la mise en place de l’agilité (6 types) et leur force d’influence (3 types) sur chacun des autres acteurs (un manager influence ses collaborateurs par exemple). Puis de définir une stratégie de bataille, car on ne peut être sur tous les fronts, pour s’occuper des points où la ligne de front risque de céder. Cette carte permet également de reconnaitre certains patterns comme le siège ou le champ de mines afin de mener les actions appropriées. Bref une approche super simple que je trouve superbe (pour plus d’information, voir le commentaire de Yann)

C’est tout pour aujourd’hui et je file à l’Ice Breaker pour faire connaissance avec d’autres agilistes, vivement demain.

Agile 2009 : Jour 0

C’est parti, je viens de récupérer mon badge et le sac de goodies !!!!

Je sais bien que certaines personnes trouvent ces conférences « too much », mais moi j’adore cela et je reste excité comme un jeune garçon devant un nouveau jeu vidéo 🙂

Comme l’année dernière on trouve dans ce sac les incontournables de la conférence :

  • Un T-Shirt Agile 2009 : Cette année il est bleu ciel et ne contient pas d’inscription visible sur le devant
  • Le programme détaillé (130 pages)
  • Les « papers » de la plupart des présentations (430 pages)
  • Des pubs pour un grand nombre de produits et/ou sociétés (environ 20)

Et quelques nouveautés :

  • Une BD de Chris Matts (un gars sympa avec qui j’ai eu l’occasion de boire une bière hier 🙂
  • Un livre « Becoming Agile in an imperfect world » par Greg Smith et Ahmed Sidky
  • Un autre livre « Lean-Agile Pocket Guide for Scrum Teams »
  • Une petite bouteille de nettoyage des mains sans eau … qui a dit que le H1N1 était à Chicago ?

Il est 8 heures du matin ici et la conférence démarre officiellement dans 3 heures (quoiqu’il y a également 1 session unique à 9h sur la validation collaborative en continue … bizarre, mais très intéressant) et je vais aller écouter Mary Poppendieck sur le sujet « Workflow is Orthogonal to Schedule » – Mary et Tom dont j’attends le prochain livre « Leading Lean Software Development: Results are not the point » avec impatience –

PS : Sinon c’est la galère car mon téléphone portable plante aux US 🙁 Si quelqu’un sait comment empêcher un Samsung LGH-L770 de rebooter tout seul dès que le réseau T-Mobile est présent … je suis preneur !

Agile 2009 me voici

agile2009_webbadges_selfMe voici à 2 semaines de mon départ pour Chicago pour assister à la maintenant célèbre conférence AGILE 2009 et je suis ébloui par la variété et la qualité du programme de cette année.

J’avoue ne pas encore avoir fait mon choix et je pense que je vais procéder comme l’année dernière en choisissant 2 ou 3 thèmes principaux et en faisant mon choix de la journée lors du petit déjeuner du matin 🙂

A l’image de l’année dernière (lancement, 1er jour, 2ème jour, 3ème jour, 4ème jour), je vais essayer de bloguer un peu chaque jour et de vous donner une vision de l’évènement, de la façon dont il est organisé et de ma perception au quotidien.

Je suis impatient de voir et d’écouter Alistair Cockburn dont j’apprécie particulièrement les livres et je crois que je reprendrais bien un peu de Mary Poppendieck car cela fait longtemps que je ne l’ai pas écoutée … mais relue OUI !